Désir d'un deuxième enfant

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angel80
Désir d'un deuxième enfant

Bonjour ,

Je viens expliquer mon problème car tout cela me fait beaucoup souffrir.

J'approche des 31 ans je suis maman d'une petite fille qui vient d'avoir 3 ans et qui me comble de bonheur.

Je suis séparée de son papa depuis plus d'un an, avant notre rupture définitive j'ai découvert que j'attendais un deuxième enfant mais j'ai découvert dans le même temps que monsieur me trompait pour la 5 eme fois depuis 10 ans. Après de longue heures de reflexion j'ai prit la décision de pratiquer une ivg, moment très difficile pour moi puisque je voulais avoir deux enfants.

Je suis maintenant en couple avec un homme de 30 ans qui s'occupe merveilleuse bien de ma fille et de moi et de qui je suis très amoureuse depuis un an et 2 mois. Nous vivons sous le même toit ça se passe très bien. Sauf que j'ai en moi ce désir de deuxième enfant hors lui refuse catégoriquement d'en avoir un à lui il considère ma fille comme la sienne. J'ai la garde de ma fille mais elle part un week end sur deux et la moitié des vacances scolaire. Je n'arrive pas à vivre avec l'idée de ne jamais avoir de deuxième enfant et de surcroit un enfant de l'homme que j'aime. Il m'a dit qu'il comprendrait si un jour je le quittais pour trouver quelqu'un qui me ferait ce deuxième enfant mais je ne veux pas le quitter pour ça je l'aime.

Je voudrais savoir comment le convaincre ou alors comment moi je peux accepter de vivre sans deuxième enfant..., j'en pleure des journées entière et j'ai des amies qui accouchent ou d'autres qui m'annoncent leur grossesse et moi bah je me dis que ça n'arrivera jamais. Et du coup je regrette d'avoir subit cette ivg l'année dernière car aussi compliqué que ça aurait pu l'être à l'heure actuelle je l'aurais mon deuxième enfant.

J'espère obtenir une réponse qui me permettra de sortir de trou noir dans lequel je m'enfonce de jour en jour. merci d'avance

celine-lemesle
Bonjour madame

Tout d'abord, j'apporte une première réflexion à votre témoignage, il me semble très important d'accorder une place forte au papa de votre fille, dans la mesure où votre compagnon n'est pas son père même s'il tisse évidemment des liens très forts avec sa belle fille.

Cela nécessite peut être de votre part de le reprendre à ce sujet lorsque vous sentez qu'il confond les rôles et places de chacun et de faire attention d'autre part à rester bienveillante (dans la mesure de possible) vis à vis du père de votre fille. Cela non seulement pour garantir cette place aux yeux de votre enfant, mais aussi pour évincer des fantasmes servant le non désir de paternité de votre compagnon.

Vous avez par ailleurs 31 ans, et lui 30 ans, le désir d'enfant évolue avec l'âge et beaucoup d'hommes ne se sentent pas nécessairement capables de remplir cette fonction avant quelques décennies :-)
Je reste prudente toutefois avec les généralités...puisque je côtoie parmi mes patients également des hommes plus désireux de paternité que leur femme.

Dans votre situation, il me semble que votre compagnon pourrait craindre cette trop grande responsabilité, et finalement faire "comme si" en étant le père de votre fille, sans l'être pour de vrai, apparaît alors comme un compromis fantasmatique formidable pour lui !Et surtout, très suffisant car hautement satisfaisant!

Certains hommes craignent aussi de ne pas supporter le changement d'équilibre que génère leur paternité (responsabilité, restriction de la liberté, accumulation des contraintes et de la fatigue, peur de ne plus pouvoir exercer une ambition professionnelle sous peine de reproches..) et la maternité de leur femme (peur d'être abandonné au profit du bébé, peur fantasmatique de vivre à côté d'une mère (leur mère) et non plus une femme à travers la reviviscence inconscientes des enjeux oedipiens).

Tout ceci n'est donc pas pour le rassurer. Il est alors très nécessaire de parler des peurs, du pourquoi et du comment.
J'ai plusieurs patientes qui étaient dans une situation analogue à la votre et qui à force de parole, d'expression de leur désir et de leur souffrance vis à vis de ce refus ont fini par avoir gain de cause.

Je pense par ailleurs qu'il vous propose de partir si vous insistez pour deux raisons:
- il doit bien savoir au fond que vous ne le quitterez pas, il se sent alors probablement protégé d'une potentielle rupture, cela ne le menace donc pas vraiment.
- et cela atteste par ailleurs selon moi d'une peur très importante en lui, qu'il conviendrait de "débusquer". Cela n'est d'ailleurs peut être pas vraiment conscient. Vous pourrez vous étayer par les quelques pistes que j'ai formulé ci avant pour remonter la piste.

Enfin, je ne crois pas qu'il soit bon de renoncer à la maternité dans un contexte de recomposition familiale, quand on est jeune et que l'on souhaite construire des projets dans sa vie.

L'IVG est certes en toile de fond de votre récit, et doit bien sur peser à la réflexion. Je pense que pour y répondre, il est important de vous interroger sur les raisons qui vous motivent à vouloir plusieurs enfants en questionnant:
- la représentation que vous faites de la famille,
- du sens que cela peut avoir vis à vis de votre fille
- et de vous en tant que maman

Tout ceci afin de bien appuyer votre désir, en dehors de l'enjeux de réparation d'une grossesse précédente n'ayant pas pu aboutir.

Je vous souhaite bonne route!
Armez vous de patience, de tendresse et de réassurance, tous les ingrédients d'une belle communication de couple, qui vous conduiront je l'espère vers les nouveaux horizons auxquels vous aspirez.

Céline Lemesle, Psychologue