Ce que l’on conçoit bien, s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément…
Nous nous retrouvons autour d’un thème particulièrement psychologique et philosophique : affirmer notre différence. Pourrions-nous en déterminer le sens ?
- C’est dire ok ! Affirmer c’est dire je suis d’accord.
- Affirmer qui on est, c’est avouer le problème que l’on peut avoir à tout le monde, aux autres. Et cela ne nous dérange pas.
- C’est ne pas avoir peur de dire quelque chose, on aurait pu ne pas vouloir en parler, et finalement on n’a pas peur de le dire.
- On admet aussi.
Il apparait ici, à travers vos définitions, une notion de révélation au monde, tel un secret précieusement caché jusque-là, une part en nous qui nous appartient et que l’on décide finalement de livrer, de révéler aux autres, malgré la crainte que cette parole peut susciter dans un premier temps, du fait de la difficulté qu’elle pourrait représenter pour soi, mais qui au final est admise en soi, et qu’il est alors possible de partager.
- Oui, on veut l’admettre et clairement ça ne nous dérange plus !
Il existe comme une sorte de processus psychologique, qui nous rend plus familier avec cette idée. Il devient possible de parler de quelque chose que l’on connait très bien et que du coup on peut évoquer sans difficulté.
Alors, « affirmer SA différence », qu’est-ce que cela signifie ?
- Par exemple, je suis unique dans le monde, je suis le seul comme ça !
- Il n’y a personne au monde qui nous ressemble. C’est peut être possible de se rapprocher de caractéristiques physiques ou mentales. Mais au final, on a tous un mental et un physique différent.
La question de la singularité, au sens d’« être unique », est très importante en effet. Est-ce que cette différence n’est, pour autant, repérable que de nous ? Ou bien y a-t-il, par ailleurs, des différences que plusieurs personnes retrouvent en elles aussi ?
- Il y a des gens qui sont blancs, et d’autres sont noirs !
Un peu de statistiques psychologiques…
Je vais vous parler moi aussi de la façon dont on peut qualifier certaines différences et ressemblances en psychologie. Je vais prendre un exemple que je connais bien : la question de l’intelligence.
Il existe un outil de mesure de l’intelligence qui rend compte de façon statistique des quotients intellectuels, il s’agit de la courbe de gauss. Cela permet aux personnes de se situer en matière d’intelligence : soit on fait partie du grand tout au milieu, là où se trouvent la plupart des gens, ou bien au contraire, on est installé sur les côtés et cela s’appelle la marginalité, ce qui nous rend moins visible.
Cette courbe utilisée pour mesurer l’intelligence est utile pour mesurer tout autre facteur également. Et cela peut concerner la taille, le poids, ce que les personnes préfèrent acheter…. Alors comment situer « SA différence » ? Est-ce plutôt dans le grand tout ou sur les côtés que la différence se situerait ?
- A droite, ou à gauche, parce qui si on compare qu’une seule personne on va forcément être sur le côté, alors que si on compare plusieurs personnes qui sont les mêmes et bien là forcement elles vont aller au milieu parce qu’elles seront beaucoup plus !
- S’il y a une différence, en effet ce n’est jamais majoritaire !
Du coup, c’est peut-être cela qui explique notre notion évoquée tout à l’heure : celle qui concerne l’aveu. Il n’est probablement pas si évident d’admettre que l’on soit sur les côtés.
- Y’a des gens qui trouvent ça difficile, qui veulent être parfaits et être au milieu.
- On n’est pas forcément parfait quand on fait partie du grand groupe.
- De toute façon, être parfait ce n’est pas possible. Alors ceux qui veulent être parfaits, se disent au milieu, au centre de la terre.
Cela signifie que l’on se sent peut être mieux dans le grand groupe. On se sentirait alors plus fort à plusieurs ? Quand on fait partie de la marge, sur les côtés, on peut avoir le sentiment de faire partie d’une catégorie de personnes peu représentable, qui ne se retrouve pas majoritairement, cela pourrait-il à contrario nous affaiblir, nous donner le sentiment d’être moins fort et moins acceptable pour les autres ?
- Moi personnellement, je préférerais être sur les côtés que d’être avec les gens du milieu, parce que les gens du milieu ça se retrouve partout en fait ! Et du coup, je trouve qu’être différent ça serait mieux.
- Je crois que pareil, je préfère être sur les côtés, c’est ça qui nous crée notre personnalité, notre différence, et sinon une partie de notre personnalité resterait cachée.
Vous suggérez une nouvelle notion : les personnes du grand groupe se mélangeraient alors peut être les unes les autres, s’influenceraient les unes les autres, fonctionneraient un peu les unes comme les autres par imitation (vive les neurones miroir !), et cela gommerait alors une partie de leur spécificité. Je trouve cette théorie très juste. Et ce qui était moins visible jusque-là devient évident.
- Les gens du milieu ne savent pas toujours dessiner leur propre avis, alors cela peut être plus compliqué pour les personnes différentes. Peut-être qu’avant d’affirmer sa différence c’est plus facile d’être dans le groupe du milieu parce que ces personnes n’arrivent pas toujours à affirmer leur différence. Et au contraire, si les personnes n’arrivent pas à assumer leur différence, cela peut aussi être plus compliqué pour elles de s’adapter au grand groupe !
Si je poursuis sur le même chemin, nous sommes peut-être aussi portés par la parole du grand groupe, et s’y reposer un temps est probablement une solution pour certains. Quand on a un regard, une parole ou une pensée qui est en marge, la façon de penser diffère du grand groupe. Cela demande en effet un effort que de penser comme le grand groupe. Il s’agit alors de modifier sa réflexion et de s’adapter.
Soi et les autres
Ce n’est pas toujours simple de faire coexister la différence au sein du grand groupe. Cela demande du courage. Affirmer sa différence lorsque l’adhésion du grand groupe n’est pas en sa faveur, la conviction est de rigueur. J’imagine que cela développe des traits de personnalité comme la sincérité, le courage, la franchise, la volonté, la pugnacité…
- On peut aussi avoir peur de notre différence, pas toujours pour le fait de l’assumer mais surement aussi pour les conséquences, liées au regard des autres. Le regard des autres est un peu dévastant, si on voit que les autres ne savent pas nous écouter, on peut finalement être désespéré, se dire qu’on s’est trompé.
- On devrait pouvoir se dire que l’on s’en fiche, après tout c’est leur problème si ils ne sont pas contents !
Dans les moments où on se sent « dévastés », si je reprends ton terme, peut être que ce serait alors plus simple si on était dans le grand groupe ?
- Ca dépend, parfois on peut être dévasté et quand même avoir envie d’être dans le grand groupe. C’est un peu ce qui m’est arrivé au début de ma 6eme, en fait il y avait quelques élèves un peu moqueurs, du coup j’avais un peu peur. Mais en fait, ça a juste rien changé ! En fait, ils étaient plus tolérants que je pensais.
- Moi, dans ma classe, je suis le meilleur des deux classes, parce que je suis HPI, alors du coup, ils disent que je me vante quand j’ai un bon résultat et ils arrivent pas à accepter que sois plus fort qu’eux.
Cela s’explique aussi par le fait que l’on a tous envie de faire partie du plus grand groupe mais surtout d’appartenir au groupe des plus forts, vous ne croyez pas ? Les plus fort en nombre, plus fort en performance, en originalité ? Que nous dit cette société en fait ? Est-ce si important d’être toujours « le plus » … quelque chose ?
- L’important ce n’est pas d’être plus fort. Mais je trouve qu’on est quand même un peu plus fort quand on est sur les côtés. On est plus fort parce qu’on n’a pas peur de s’exprimer et de dire qui on est.
- Pour moi, être le plus fort ne m’intéresse pas. Pour moi ce qui est le plus important est de trouver sa place. Trouver ce qu’on veut faire plus tard déjà. Réfléchir à ce que l’on peut apporter au monde et aller vers une vie la plus normale que possible, celle qui nous correspond le mieux.
- Trouver sa place c’est aussi apprendre à être accepté, respecter cette place et ce n’est pas toujours facile non plus. Le risque, en assumant sa différence, c’est que les autres n’arrivent pas à le comprendre.
- Moi aussi je préfère faire partie des côtés, c’est plus chouette de ne pas être comme les autres, si tu as un ami qui est tout à fait le même que toi, alors que si tu es unique, ton ami n’est pas tout à fait le même que toi et peut être que tu rigoleras mieux comme ça !
Le plus souvent, nous avons peur de la réflexion des autres, mais en fait, quand on assume sa différence, il faudrait se demander pourquoi les autres devraient se moquer, à quoi ça rime, juste parce que j’ai une différence ?
Enrichissement ou malédiction que cette différence ?
Alors que l’on s’enrichit de la différence, ce qui ne fait aucun doute, pourquoi se moque-t-on souvent de ceux qui ne nous ressemblent pas, pourquoi la différence fait elle l’objet de rejet de la part du grand groupe ?
- Oui, moi non plus je ne comprends pas. Par exemple au sujet des Avengers, speeder man est moins fort en technologie que Tony Stark (Iron man) mais speeder man est plus discret et habile, il utilise des toiles d’araignées pour s’infiltrer partout. Alors moi je suis peut-être plus fort en math, mais je vais forcément trouver quelqu’un qui sera plus fort que moi en français !
On en revient une fois encore à la question du mythe de la perfection. Est-ce qu’on est parfait ? Et surtout peut on l’être véritablement ? En matière de savoir, et si l’on ne se penche que sur ce point, j’ai l’impression qu’il n’y a guère que les philosophes de l’Antiquité qui pouvaient se rapprocher de ce statut, parce qu’à l’époque le savoir n’était pas aussi grand qu’aujourd’hui. Pour tout savoir à ce jour, cela me parait improbable, voire impossible. Il faudrait sans doute avoir des milliards de vies, car le monde actuel comprend trop de savoirs pour un seul homme !
Il vaudrait peut être mieux se rendre compte de notre spécificité et travailler à faire grandir cette qualité en nous pour que justement on se sente bien dans notre vie future et que l’on se sente à notre place, m’avez-vous dit. Est-ce que certains d’entre vous ont pu connaitre des difficultés relatives à leur différence ?
- Moi, je fais des choses bien différentes et plus compliquées que les autres, en programmation. Ils disent tous que je ne suis pas le programme des cours, mais c’est juste que pour moi c’est trop facile ce qu’on nous demande. Et si je suis les instructions sur le rythme des autres, ça m’ennuie. Ça me fait mal au cerveau !
- Oui, on se sent bloqué. C’est comme si on avait la possibilité d’aller plus loin mais on nous en empêche. Du coup, on a un peu l’impression que notre cerveau est gâché. On essaye de faire quelque chose de plus approfondi, de plus difficile. On en est capable, mais on ne nous laisse pas la possibilité, on ne nous laisse pas le faire et on est obligé de se mettre au niveau des autres.
- Moi aussi je vais prendre l’exemple d’un stage que j’ai fait à Magik Makers. Moi je ne suis pas plus rapide que les autres, justement je suis un peu plus lent, parce que je suis TDA. Pour moi, c’est difficile de me mettre à leur niveau. Mais par contre, nous on a beaucoup plus d’imagination. Seulement on n’a pas ce qu’il faut pour la mettre en œuvre. Par exemple, sur Minecraft, il fallait construire une arène pour se combattre. J’avais plein d’idées, mais ce qui était difficile pour moi c’était d’en choisir qu’une seule !
Pour l’enfant TDA, le but est de parvenir à prioriser toutes les idées qu’il y a dans la tête. Alors vous imaginez, si on met un enfant TDA (Trouble déficitaire de l’Attention), qui a plein d’idées à la seconde, avec un enfant HPI (Haut Potentiel Intellectuel), qui, lui, sait très bien s’organiser et qui sait aussi quel chemin il faut prendre, vous feriez un tabac !!!! Ce serait une équipe extraordinaire !
- Moi je suis en train de débuter avec Minecraft, alors que mes copains de stage eux sont très avancés dans le jeu. D’habitude je suis plutôt en avance, mais là comme je débute ils essayent de me tendre des pièges et me font passer des tests.
Ce qui est intéressant dans ce dernier témoignage, c’est de voir que malgré des compétences habituellement au-dessus de la moyenne, on peut aussi être mis en déroute sur des sujets que l’on ne maitrise pas.
Pourquoi vouloir toujours être « plus » ou « comme » ?
Cela pose vraiment la question des niveaux. Pourquoi a-t-on tous autant de mal à supporter de ne pas être au plus haut niveau, de se voir dépasser par un autre ?
- Peut-être parce que les personnes qui ont un niveau moins élevé sont un peu jalouses.
- Oui je suis d’accord, c’est peut être une question psychologique. Naturellement, on essaye d’être toujours le meilleur. Quelqu’un qui est conscient que quelqu’un est supérieur, il va pas supporter et ne saura pas forcément bien s’y prendre. Après, ce n’est peut-être pas possible de changer pour les gens. En se moquant de la personne, en trouvant son point faible, je pense qu’elle essaye de trouver une manière d’atteindre son niveau. La personne sait pas comment exprimer son souhait d’être à son niveau et cherche ainsi, par la jalousie ou la moquerie… le moyen pour y parvenir.
- Peut-être que quelqu’un a fait un truc super chouette et l’autre veut faire pareil mais c’est moins son truc.
- Moi je veux pas ressembler aux autres. Je suis seul. Y’a des gens qui veulent être comme moi parce que j’ai de très bons résultats.
- Les personnes qui sont différentes sont quelque part un peu fières d’elle je pense.
- Parfois on peut avoir envie d’être pareil et parfois non !
- Si les gens veulent vraiment être plus forts, il y a probablement d’autres possibilités, en travaillant beaucoup plus que les autres !
C’est tout à fait juste, ce dernier point. Des études montrent que les personnes qui ont des capacités plus importantes seront dépassées par les personnes qui ont des compétences moyennes mais qui travaillent beaucoup plus. Toutes ces discussions nous ramènent toujours au même point. Tout le monde cherche le plus souvent à être le plus fort, comme pour rehausser leur image.
Mais si tel était le cas et si on gommait toutes les différences, si tout le monde était identique, il n’y aurait plus aucune distinction entre les personnes, plus aucune notion de réussite ou d’échecs, de fort ou de faible, de spécificités et de choses en commun, il n’y aurait plus aucune notion de complémentarité également…
Toutes nos différences parcourent le monde
Nous n’avons parlé que d’un seul aspect, en évoquant le niveau scolaire ou intellectuel mais ce n’est qu’un infime facteur. Il en existe beaucoup d’autres. Pourrions-nous faire une petit tour d’horizon sur toutes les différences possibles :
- Je pense à la différence physique, en dehors de la couleur de peau. Il y a des personnes qui ont des handicaps. Il existe des maladies de la peau ou des accidents. On n’aurait peut-être pas envie de ressembler de façon physique à une personne qui a le corps tout rouge, qui aurait été brulée au deuxième degré sur l’ensemble de son corps, mais peut être que l’on aimerait lui ressembler de manière spirituelle, parce qu’on sait que cette personne, au fond, doit avoir une force, parce qu’elle doit vivre avec cette différence et on pourrait alors avoir envie d’avoir cette force.
Ce type de maladie fait peur, c’est inquiétant. On n’a probablement pas envie de vivre ce que cette personne a vécu, parce qu’elle a dû souffrir, peut être souffre-t-elle encore. Il y a probablement une construction de personnalité qui s’établit sur la base de ce type d’épreuves de vie, face à un tel handicap. Cette force psychologique est mise à l’épreuve, et la personne apprend à développer en elle des ressources qu’elle méconnaissait en elle. Et la spiritualité de cette personne va forcément être marquée, teintée par son histoire de vie et par son handicap. Cela s’appelle la résilience.
- Y’a aussi des différences de goût, si on prend l’exemple des jeux vidéo, j’ai un copain qui n’aime jouer qu’à Fortnite, alors que moi ce serait plutôt Minecraft, j’y joue depuis que j’ai 5 ans ! C’est totalement l’inverse de moi et pourtant c’est mon meilleur copain. Alors on peut dire que cette amitié se complète.
- Y’a encore une autre différence : c’est le caractère. Par exemple, il y a quelqu’un qui aime beaucoup les maths, il s’y met tous les jours, il travaille dur et un autre serait moins sérieux. Il dit c’est pas grave, je le ferai demain et le lendemain il dit encore la même chose.
- Je voulais dire aussi que l’école est faite pour la majorité. La manière de travailler est adaptée à une majorité de personnes. Y a des personnes qui peuvent apprendre de façon ludique mais comme le système scolaire n’est pas adapté pour elles, elles ne sauront pas bien apprendre et auront des mauvaises notes même si elles ont des supers capacités. Là j’ai pris l’exemple de l’école, mais il y en aurait plein d’autres…
L’exemple de l’école est un très bon exemple, il se fonde sur un autre aspect que d’ailleurs je souhaitais développer : celui de ce par quoi tout le monde passe un jour, ce que nous avons en commun.
Et si tout s’expliquait par le commencement...
Si je devais répondre à la question, pourquoi voulons nous tous se ressembler et pourquoi est-il si difficile d’affirmer sa différence, je repartirai du début. Observons comment commence le début de notre vie à tous. Quand on naît dans une famille, est ce que l’on a envie d’être différent des membres de sa famille ?
- Pas forcément. Je saurai pas très bien comment l’exprimer, comment développer, mais c’est vrai aussi que c’est rassurant d’être pareil dans sa famille.
- C’est vrai, mais je n’aimerai pas être tout à fait pareil que ma famille, parce que j’aime bien ne pas ressembler à tout le monde. Mais c’est vrai que ça peut avoir un côté rassurant. On voudrait pouvoir s’identifier mais en conservant aussi sa différence !
En effet, peut être que le bon compromis ce serait à la fois d’avoir un socle qui (nous) ressemble, qui permet de savoir que l’on fait partie de la même famille, comme le gage d’une appartenance familiale. On sait que l’on ne sera pas rejeté par elle, car nous en avons besoin pour bien grandir et se développer, tout en pouvant affirmer à l’intérieur de ce socle familial certains traits de notre personnalité, nos spécialités.
- Moi justement, j’ai pas du tout envie de devenir comme mes parents. C’est surtout à cause de leur travail. Ils travaillent beaucoup trop. On ne les voit quasiment jamais. Et puis je n’ai pas envie de faire le même travail qu’eux, moi ce serait plutôt astronaute !
- Comme moi !
- Moi, je voudrai être architecte, créer un endroit très complet, avec un développement durable !
- Moi je voudrai être écrivain. Et j’ai déjà commencé à écrire des livres. Mon style change en fonction des périodes.
- Moi j’hésite entre deux choses : pompier ou policière !
Pour être astronaute, c’est très dur d’y croire, en plus j’ai porté des lunettes, du coup ça va être très dur de réaliser ce rêve... Tu crois que ce serait possible ? ou bien je devrai y renoncer ?
Le conte de celui qui se laisse définir et accepte ainsi d’ignorer ses possibles…
Connaissez-vous le conte de celui qui se laisse définir et accepte ainsi d’ignorer ses possibles, de J. Salomé (Contes à grandir, inspiré d’un conte tibétain) ? Laissez-moi vous le raconter :
Au pays de mon enfance, il était une fois un jeune garçon qui découvrit un œuf merveilleux dans le nid d’un aigle. Il s’en empara, redescendit au village et mit l’œuf magnifique à couver dans le poulailler de la ferme de ses parents.
Quand l’œuf vint à éclore, un petit aigle en sortit et grandit parmi les poussins, picorant sa nourriture comme ses compagnons.
Un jour, regardant en l’air, il vit un aigle qui planait au-dessus de la ferme. Il sentit ses ailes frémir et dit à un de ses frères poulets :
« – Comme j’aimerais en faire autant ! »
« – Ne sois pas idiot, répondit le poulet, seul un aigle peut voler aussi haut. »
Honteux de son désir, le petit aigle retourna gratter la poussière et picorer son grain, le bec au sol. Il ne remit plus jamais en cause la place qu’il croyait avoir reçue sur cette terre.
Imaginez que l’aiglon de cette histoire ait refusé de se laisser définir par les autres et qu’il se soit appuyé sur son envie ! Comme l’aigle dans le ciel, il serait devenu ce qu’il est.
Je vous invite donc à Oser Être qui vous êtes ! Qui l’a donc empêché cet aiglon de devenir ce qu’il aurait dû devenir ?
- Le regard des autres, ou peut être lui-même.
S’il s’était mieux connu, s’il s’était mieux regardé et surtout s’il ne s’était pas mis des barrières psychiques, il serait devenu ce qu’il était amené à devenir.
- Et en plus il n’aurait pas fini en nuggets (rires).
Merci pour ce formidable trait d’humour. Alors pour ce qui concerne le métier d’astronaute, peut être que partir explorer les étoiles ne sera pas envisageable, à cause de facteurs physiologiques ou autre. Si on s’en donne les moyens et qu’on le veut vraiment en revanche, il est important de s’accrocher à ses rêves et de développer ses passions. C’est ce qui donne un sens à sa vie, selon moi. Il existe, par ailleurs, beaucoup de métier autour de l’astronomie.
Et maintenant qui veut bien me dire le mot de la fin ?
« On est différent et ça fait quoi ? »
Je vous remercie de votre attention et de votre formidable participation.
A bientôt, Céline Lemesle, Psychologue Clinicienne