En sortant de chez elle, la petite taupe reçoit sur la tête, une énorme crotte non identifiée. Pour trouver le responsable, elle mène l'enquête auprès des animaux qu'elle rencontre : le pâté laiteux du pigeon, le crottin du cheval, les petits haricots ronds du lapin... jusqu'à ce qu'elle retrouve Jean-Henri, mais vous n’en saurez pas plus. Scatologique à souhait, mais très drôle, l'histoire fascine et amuse les petits. Elle permet de comparer les crottes des uns et des autres, familiarisant l’enfant à ce sujet. Le texte est écrit en langage courant, familier. Les mots sont simples et donnent le ton du récit qui est à l’humour et à la découverte. Les animaux sont humanisés : désirs de vengeance, communication par la parole. Les enfants trouvent ici l’occasion de s’identifier à l’héroïne (la taupe) et ainsi de se familiariser à la question psychologique « anale ». Car les fonctions de l’image sont simples : rendre compte de façon réaliste des animaux et de la différence de taille, d’aspect des excréments, permettant de comprendre les différences les concernant. J’utilise généralement ce livre en psychothérapie auprès d’enfants souffrant d’encoprésie et le conseille aux parents pour dédramatiser le sujet. La banalisation, le fait que tout un chacun produise des excréments lui donnera plus de force pour affronter ses dégouts/agressivité/peurs et abaisser le niveau de stress qui l’accompagne le plus souvent. Notons, pour conclure, que cet album a été reconnu unanimement comme un grand livre, il a ainsi obtenu le Prix du Cercle d’or en 1993 et le Prix Sorcières de l’album en 1994 et son illustrateur Wolf ERLBRUCH a reçu le prix Gutenberg en 2003.
