Bonjour a tous,
Je m'excuse de la non presence des accents, je suis sur un clavier qwerty...
Je suis une etudiante de 24 ans, en couple depuis presque un an avec un garcon envers lequel je doutais de mon amour.
Mon pere a fait un coma etylique quand j'ai eu 18 ans, je suis depuis en depression meme si je me sens de mieux en mieux. Aujourd'hui on ne se parle plus, les relations avec lui me font trop souffrir. Avec ma mere il y a des contacts mais c'est aussi complique.. maman poule j'ai toujours eu le sentiment d'etre etouffee.
Je suis enceinte de 2 semaines et demi environ. Avec mon compagnon nous n'avons pas vraiment ete serieux sur le moyen de contraception. Depuis jeune je desire un enfant, lui aussi. Notre premiere reaction... etait deja ambigue, pleurs, j'etais triste et contente d'etre enceinte, je le suis toujours aujourd'hui. Puis nous avons pris la decision d'avorter, decision qui nous semblait la plus tenable. Quelques jours apres nous n'en sommes plus si surs. Je me demande si nous pouvons elever ce bebe alors qu'il y a quelque temps a peine je douter de mon amour pour lui. Nous sommes de plus tous les deux etudiants, sans emploi et en situation familiale difficile. Ce bebe est il un cadeau de la vie, une porte vers l'avant, vers un nouveau? Je ne sais s'il faut le garder ou pas. Une partie de moi en a tres envie mais une partie de moi en a tres peur aussi je crois. Peur de la rencontre concrete avec le bebe, peur de devoir assumer, peur que les choses se passent mal... Je suis dans un veritable dilemme cornelien. Je me laisse encore une petite semaine pour trancher. D'ici la votre intervention serait plus que bienvenue pour moi tant j'ai besoin de soutien.
Merci beaucoup par avance.
Cordialement,
M.
L'encoprésie dans tous ses états...
L'encoprésie plus communément appelée « caca dans la culotte », contrairement à l'énurésie (pipi dans la culotte) est un acte volontaire de rétention des selles, et ce alors que l'enfant est en mesure d'être propre.
Beaucoup de choses à vous dire suite à votre questionnement.
Ma réponse ne vous dira pas quelle décision prendre mais peut être vous guidera vers votre choix.
Dans un premier temps, sachez que les enfants ne se font jamais avec raison, la société moderne le fait croire, mais en réalité, un enfant nait du désir d'un voire deux parents (c'est mieux et préférable).
Le désir est souvent ambivalent, c'est à dire qu'il y a les pours et les contres, car nous avons à ce jour la possibilité de choisir, de poursuivre ou d'envisager une interruption de grossesse.
Ce qu'il me semble important à vous dire c'est que : plus il y a ambivalence dans le désir, plus le "devenir parent" suscite d'angoisse, bien souvent en lien avec des histoires familiales complexes.
Cela ne veut pas dire que l'enfant n'est pas désiré mais comme la vie n'a pas été très simple pour soi même, il est évident qu'anticiper la vie d'un petit être l'est tout autant, voire dans certains cas d'autant plus.
Un bébé réactive toujours des enjeux profonds et identitaires, chez la femme, mais chez l'homme aussi, on parle notamment de troisième adolescence pour la "devenant-mère".
Aussi, craindre l'arrivée d'un enfant témoigne de sa réticence à se confronter de nouveau à soi, c'est à dire - à l'enfant que nous avons été - ou plutôt, que nous croyons avoir été pour nos parents.
C'est une épreuve, que chaque première grossesse se charge de réactiver. Une fois la rencontre faite avec le bébé, se passe ce qu'il doit se passer : de dépressogène et/ou d'heureux, pour finalement laisser place à la vie et à la relation avec ce bébé.
Par ailleurs, vous parlez de bébé et non de grossesse ou d'embryon, cela signifie que vous avez probablement commencé à l'investir comme un enfant.
Il est souvent moins difficile d'avorter ou de se remettre d'une fausse couche, lorsque l'embryon reste à l'état symbolique d'embryon, lorsque finalement il ne ressemble pas (dans l'esprit de la femme) à un bébé, voire à un enfant.
Votre situation m'apparaît complexe non pas vis à vis de votre problématique statutaire (étudiante) ou financière, mais plutôt au regard de la question des sentiments vis à vis de votre compagnon.
Car il me semble important de conjuguer le désir d'enfant avec l'amour qui unit ce couple, sentiment qui constitue un véritable et précieux socle face à l'adversité de l'existence.
Par ailleurs, un enfant a besoin d'avoir été désiré et d'être né de l'amour de ses deux parents pour bien grandir.
Notons pour conclure, que les grossesses les plus désirées sont souvent celles qui arrivent par surprise, car produites de l'inconscient du couple.
Je vous souhaite bonne continuation, que votre choix soit en harmonie avec vos convictions à tous deux.
Céline Lemesle, Psychologue