Première idée fondamentale : l’enfant HPI ne naît pas avec un mode d’emploi, pas plus que tout autre enfant d’ailleurs, mais avec lui ce sera probablement un peu plus complexe et demandera encore plus de bon sens et de cohérence, une communication juste et à bonne distance, des réajustements quotidiens, des rituels et de la pugnacité.
Ne vous laissez pas saborder ni trop influencer par les repères éducatifs d’autrui qui n’entrent pas en correspondance avec les vôtres ou qui ne vous semblent pas adaptés au mode de fonctionnement HPI de votre enfant. Comme l’exprime si bien Dolto : « entendez ce que je vous dis, entendez d’autres personnes, et faites comme vous l’entendez ».
Par définition, et même si vous ne le savez pas encore, vous êtes la/le meilleur placé(e) pour comprendre et répondre aux besoins spécifiques de votre enfant.
La plupart des consultations s’ouvrent sur un désir de conformité, à savoir : pouvoir éduquer leur enfant HPI « comme les autres », dans une société que je qualifie d’éminemment normative et qui, malgré les apparences en France, ne cesse de se durcir en direction d’une pensée unique.
La première démarche psychique à faire évoluer est celle de travailler de façon individualisée à l’éducation de votre enfant. Tout être humain est unique et a besoin de se sentir unique dans les yeux d’une personne qui lui est chère.
Plus que tout autre, l’enfant et l’adolescent HPI ont besoin d’être reconnu pour leur spécificité. Car vivre en marge demande de l’énergie et du courage, cela dépense beaucoup d’énergie au quotidien.
Un espace singulier, personnalisé est d’autant plus essentiel pour qu’il puisse s’abandonner à lui-même en toute sécurité au cœur de sa famille.
Cultiver un cadre personnel éducatif
Aussi, il me semble absolument essentiel de cultiver votre cadre personnel éducatif !
- quelle sont vos valeurs familiales (honnêteté, justice, probité..),
- les règles que vous avez déjà défendues et posées (ce qui est autorisé ou non à la maison..),
- identifiez les règles qui ont du mal à être positionnées et qui posent problème à l’enfant (pour les réajuster ou les faire évoluer)
- quel espace souhaitez-vous donner à votre enfant en matière d’autonomie et de responsabilité…
Ce cadre est souvent confus pour les parents, qui mettent beaucoup de temps pour en trouver les ressorts philosophiques, psychopédagogiques et concrets.
Cela fait appel à des ressources internes, des repères qui sont parfois particulièrement déficitaires chez le parent lui-même voire contradictoires avec les propositions que suscite l’éducation positive « de mon temps, une bonne claque n’a jamais fait du mal à personne… ».
Les parents ont alors du mal à considérer que l’on peut exercer son éducation autrement que celle que l’on a soi même reçu et sans usage de la force.
Il s’agit alors de s’engager vers le dur travail de réflexion, de repenser le sens éducatif que l’on souhaite donner à son enfant, de calmer la peur de perdre son autorité et de construire des repères stables permettant de réguler la puissance de l’enfant HPI.
L’expérience clinique montre que les parents sont souvent amenés à adapter peu ou prou, précocement ou plus tardivement, facilement ou dans la douleur, une posture adaptative, pour rester proche (ou dans des cas moins heureux) pour tenter de se rapprocher de leur enfant HPI et conserver un lien qualitatif et de confiance au long court avec lui.
A ce sujet, et bien que le livre s’adresse préférentiellement à des tous petits, je recommande cette lecture particulièrement philosophique à tous les parents, les enseignants et acteurs du soin, écrit par Jérôme Ruillier : « les quatre coins de rien du tout », livre qui ouvre à l’esprit critique et illustre la flexibilité mentale qui correspond bien à mon propos, en matière éducative et pédagogique, ce qui profitera d’autant mieux aux enfants atypiques.
Un enfant HPI a besoin de se sentir en sécurité dans le lien, comme tous les enfants, à cela près, qu’il mettra à mal les repères s’il perçoit de l’animosité, un manque d’attachement ou d’insécurité dans la relation à l’adulte, et cherchera intensément à l’accrocher et à vérifier si son parent est digne de confiance, s’il peut compter sur lui quelles que soient les circonstances.
C’est la question de l’amour absolu qui est en jeu ici, et parce que l’enfant HPI sait combien les éléments sont fragiles en ce monde, il aura besoin plus encore de votre soutien indéfectible, quel que soit ce qu’il devra affronter au cours de sa vie d’enfant, d’adolescent et de jeune adulte.
Le travail de guidance parentale que je propose aux familles d’enfants HPI avec ou sans « dys » vise en toile de fond une stratégie éducative pour communiquer de façon « positive » et offrir un cadre éducatif construit sur la base d’une fermeté bienveillante.
Comprendre la personnalité de son enfant et les effets éducatifs sur lui
Jane Nelson a effectivement ouvert la voie à la « discipline positive » et a eu un coup de génie en proposant une lecture neuro-affective et développementale du fonctionnement de l’enfant. Cette voie apparait particulièrement prometteuse pour accompagner les enfants, et à mon sens indispensable en direction des enfants HPI. Elle a notamment à cœur de rendre compte d’une posture simultanée entre fermeté et bienveillance.
Car fermeté sans bienveillance, conduit l’enfants HPI à :
- se rebeller produisant l’effet pygmalion : qu’il soit positif ou négatif, les préjugés des adultes enseignants comme parents, déteignent sur lui et le conduit à adopter une posture similaire.
Cas clinique : une maman me consulte au sujet de son fils de 8 ans car elle se sent aux prises avec un conflit de loyauté entre l’éducation « tyrannique » de son conjoint et les maux de tête d’origine psychogène (IRM et examens invalidant une cause organique simple) que cela suscite chez son enfant, qui commence à décrocher au niveau scolaire. Le père, ayant vécu des traumas éducatifs, ce rapport violent qu’il a jadis vécu avec son père s’est profondément inscrit au cœur de ses neurones miroirs et cette attitude mémorisée le replonge inévitablement dans la boucle de répétition traumatique avec son fils. Le père reproduit les mêmes modes relationnels avec son enfant, lequel se ressentant comme négatif dans le regard paternel et recevant un traitement tyrannique, tyrannise à son tour ses parents en les obligeant à aller régulièrement le chercher à l’école, puisqu’il ne peut plus suivre les cours en milieu de journée.
- se soumettre, parfois même en s’arrêtant volontairement de penser pour éviter d’en « mourir psychiquement », conduisant à des tableaux cliniques « en faux self » : pour gérer le décalage entre lui et les autres, entre ce qu’il est et ce qui est attendu de lui, l’enfant HPI peut adapter son identité profonde, pour se fondre dans la masse, il met en œuvre un fonctionnement camélonesque, il devient invisible et évolue dans le mouvement général attendu, au risque de se perdre en cours de route et de développer des troubles de personnalité ultérieurement.
Cas cliniques : comme me le dira un patient trentenaire comme suit : « un jour, j’étais en 6eme, et je me souviens exactement de ce qui s’est produit, je me suis délibérément arrêté de penser pour ne plus souffrir »
De même, une éducation qui ne se voudrait que bienveillante (en l’absence de fermeté) auprès d’un enfant HPI, le place dans une posture molle (laxiste),
- cette posture molle l’excite dans un premier temps ce qui amplifie le « syndrome de Kirikou » l’enfant cherche à se débrouiller tout seul coute que coute, il veut à tout prix maitriser les situations, et de ce fait il a du mal à accepter d’échouer et à demander de l’aide,
- ce qui le conduit rapidement, si cadre et régulation ne sont pas envisagées rapidement, à rechercher des limites vis-à-vis de sa puissance personnelle, voire à se mettre en danger. L’enfant explose et devient tyrannique avec son parent : il remet en question tout ce qui peut venir du parent et l’enfant se construit dans l’opposition.
C’est dans ce contexte que le cercle vicieux de l’attention paradoxale peut s’inviter quotidiennement dans le lien :
L’enfant devient insupportable, le parent sévit, l’enfant constate qu’il a attiré l’attention de son parent, le but étant atteint, l’enfant se construit dans une représentation/raisonnement erroné qui traduit un « biais cognitif » et l’enfant pense : « dès que je fais n’importe quoi (je veux je veux plus, je crie, je tire le bras…), je suis vu et entendu, je dois donc continuer dans ce sens pour être digne d’attention et d’amour ».
Petit focus pour désamorcer les crises : le cercle vicieux de l’attention paradoxale a été décrit par le pédopsy Fréderic Kochman. Il est alimenté lorsque les besoins de l’individualité de l’enfant ne sont pas réunis (autonomie, écoute, attention, perte de confiance dans son parent et lorsque l’enfant comprend qu’il gagne davantage à être dans l’opposition).
Dans le contexte de l’enfant HPI, sa puissance le dépasse rapidement, et à travers les crises incessantes, l’enfant devient confus, il ne sait plus ce qu’il veut, et traduit son malaise par la réponse opposante quel que soit ce que le parent proposera. Il est dès lors urgent de poser de nouveaux repères pour éviter l’escalade de la violence.
Indépendamment de l’âge de l’enfant ou de l’adolescent, il s’agira d’ignorer les comportements provocateurs car l’argumentation sans fin ne fait qu’alimenter le comportement oppositionnel.
Vous pouvez également disposer une affiche de gestion de la colère et du retour au calme dans la chambre et en prendre connaissance régulièrement avec votre enfant, y revenir avec lui après la crise en valorisant les essais, les tentatives et les réussites pour y parvenir.
Quelques cas particuliers
Dans le cas particulier des enfants HPI doublés d’un trouble associé tel que le TDA-H, je préconise de la TCC (Thérapie Cognotivo Comportementale) sur la base du programme Barkeley. J’aime à m’étayer sur l’image de l’enfant « sourd et aveugle » qui tente de trouver son chemin dans un sentier mal éclairé et parsemé d’embuches.
Si le parent crie dès qu’il s’approche d’une ronce (entendons ici : une mauvaise attitude de sa part), l’enfant pourra contre toute attente s’y engager, c’est comme si la (mauvaise) voie à prendre était éclairée (par la stimulation forte du parent).
Le biais cognitif se voit renforcé chaque fois que le parent perd patience. Parallèlement, le cerveau des humains est ainsi fait qu’il mémorise / ancre plus naturellement et de façon plus profonde les blessures psychiques.
Lorsqu’un enfant HPI avec ou sans TDA-H ressent une information néfaste, négative, elle s’inscrit de façon d’autant plus exacerbée dans son cerveau, de sorte que tout reproche constitue au fur et à mesure du temps le sentiment d’être mal aimé quoi que l’enfant fasse.
Des comportements rebelles et revanchards s’engagent alors et le cercle vicieux de l’attention paradoxale revient de plus belle. Il convient alors de redessiner une trajectoire bienveillante, et que le parent souhaite voir emprunter pour son enfant.
En d’autres termes, il s’agira progressivement de souligner plus régulièrement, intensément et efficacement les bonnes attitudes de l’enfant. La route ainsi mieux éclairée, l’enfant sait maintenant quelle trajectoire il doit prendre jusqu’à ce que la confusion soit totalement levée : l’enfant sait maintenant ce qu’il peut faire, les limites et l’autonomie dont il dispose à l’intérieur de ce cadre prédéfini et rappelé si besoin, il se sent mieux et peut fournir de nouveau des efforts.
Petite NB : le programme Barkeley repose sur la très controversée méthode des récompenses concrètes et verbales. J’ai moi-même, en tant que clinicienne, questionné longtemps ce dispositif, qui semble effectivement pavlovien et réducteur.
Mais finalement, qu’est-ce que l’éducation si ce n’est une certaine part de conditionnement opérant visant à obtenir une régulation des comportements primaires au bénéfice d’une posture sociale adaptée ?
Par ailleurs, la société et le monde des adultes ne sont-ils pas eux aussi construits sur ce postulat ? Les notes quand on travaille bien, les cadeaux du père noël quand on a été assez sage, ou encore un travail qui mérite salaire ?
Empiriquement, et quelle que soit la ou les réponses à ces questions philosophiques, la clinique montre que les enfants HPI et TDA-H répondent particulièrement bien à ce dispositif, que l’envie, le désir, en tant que moteur d’expression de soi, se voient relancés. Les efforts fournis, et suffisamment récompensés, revalorisent l’image de soi et lien qualitatif parent/enfant.
Je propose à ce sujet un programme d’accompagnement parental, que vous pourrez trouver sur mon site internet (conçu par le Dr Line Massé, Martine Verreault et Claudia Verret) sous forme de groupe de parole. Ce programme s’engage à informer les parents sur la problématique du TDA-H, et vise à rompre l’isolement, le sentiment d’impuissance et d’épuisement dans lesquels la famille se trouve très souvent.
Il offre des outils aux référents familiaux afin de les aider à surmonter les difficultés que l’enfant éprouve à la maison, à l’école ou avec ses amis (mieux gérer l’anxiété de l’enfant, mieux s’impliquer au niveau scolaire et favoriser l’adaptation sociale).
Le cas particulier de l’hyperesthésie : d’autant plus exacerbée chez les enfants Asperger
L’hyperesthésie correspond à l’exagération physiologique de la sensibilité des cinq sens.
Le cerveau sur-réagit à toutes les informations fournies par les sens. L’enfant voit tout, mais il est sensible à la luminosité, il entend tout mais il est gêné par le bruit, il a une sensibilité au toucher, mais les étiquettes et les coutures des vêtements le gratte, il a mal au cheveu, certaines textures, certains gouts lui sont insupportables, et parfois le simple fait de le toucher le rend électrique.
Il parvient à sentir les odeurs que personne ne sent. Certains enfants HPI sont de véritables détecteurs d’odeurs artificielles (produit toilette) et discrètes comme les concombres ou de coccinelles. Les odeurs peuvent l’indisposer de manière très importante.
La grande intensité se traduit, quant à elle, du point de vue émotionnel, et leur faculté à s’émouvoir apparait insignifiante pour d’autres.
Aussi, on veillera parallèlement à proposer un lieu contenant sécurisant, tel un cocon pour lui permettre de se replier en cas de grande intempérie émotionnelle (sur-stimulation), cet espace, ne sera absolument pas punitif, il pourra être appelé « espace de régulation/de repos/ de retour au calme », pour que l’enfant s’apaise plus rapidement et qu’il puisse reprendre le cours de sa vie quotidienne.
Des bouchons d’oreille, des lunettes filtrantes, des habits spécifiques, (collants retournés, étiquettes coupées…) seront autant de dispositifs permettant de réguler les troubles de la sensorialité.
J’engage également à ce sujet les parents qui perdent trop vite patience à calmer leur propre « dragon intérieur » en acceptant de se replier rapidement dans une chambre, à mettre des bouchons d’oreille, ou bien à sortir de la maison si cela est possible.
L’hypophyse (siège des émotions), lorsqu’elle est en feu, ne saurait se réguler si l’on persiste à rester face à l’objet d’énervement, il convient dès lors de s’extraire rapidement de la situation anxiogène et vectrice de colère, en d’autres termes de quitter les lieux du litige.
Des exercices sophrologiques, sur le souffle, ainsi que le travail en amont consistant à organiser le repli en cas de colère dans un lieu cocooning prévu à cet effet, favorisent une meilleure connaissance de soi (cf. vidéo le cerveau dans la main) et appuieront la démarche éducative globale.
Exercer une éducation ferme et bienveillante
Pour prévenir et réguler ces troubles du comportement parfois extrêmes et évoqués précédemment, il s’agit dès lors de trouver un entre deux entre tyrannie éducative et laxisme exacerbé, la fermeté bienveillante permet de faire entendre et de rassurer régulièrement son enfant HPI.
Il s’agit de lui montrer combien il est question d’alliance au sein de la relation, et non de soumission à son autorité (vécue comme autoritariste) ou de nonchalance à son égard, écueil psychique lui donnant alors à penser qu’il n’est pas digne d’amour ou d’intérêt, le conduisant à faire n’importe quoi.
Le dialogue, la communication, sans qu’elle ne devienne excessive (trop de mots tue les mots), doit agir en toile de fond dans la vie quotidienne (c’est à dire parler à propos, en contexte, ou bien organiser la parole, les messages importants à faire passer en relation duale, ou bien encore dans le cadre de conseils de famille (réguliers et repérables de tous, dans le temps).
En quoi consiste le conseil famille ?
- Ce temps ne doit pas excéder 5-10 min avec les 2-5 ans, 10-15 min avec les 5-7 ans, 15-20 min avec les 8-10 ans et les ados.
- Exprimer vos sentiments positifs et l’intérêt de se retrouver tous ensemble pour ce temps d’échange
- Faites un retour sur les orientations et solutions choisies lors du précédent temps d’échange en famille ou en cours de mise en place.
- Traiter les questions à l’ordre du jour en utilisant l’écoute active et la résolution des problèmes, ou un échange d’idées et de suggestions, le but n’est pas nécessairement de trouver une solution à tout, mais de s’offrir un espace pour s’écouter et s’exprimer dans un respect mutuel. L’opinion est ainsi partagée et partageable.
- Les questions peuvent concerner des problèmes mais aussi des envies, des projets communs, cela permet d’utiliser la coopération, l’erreur comme opportunité de grandir et faire objet d’expérience partagée en toute bienveillance. Veillez absolument à ne pas faire de reproches sur ces temps.
- Interdiction d’utiliser le «mais » après un compliment, car la valorisation doit être absolue, sans condition !
- C’est la possibilité pour chacun d’avoir un sentiment d’appartenance et d’importance, ainsi que l’occasion de redéfinir les problématiques d’organisation familiale : routines, tâches ménagères, etc…
- Planifier des événements, activités et sorties en famille pour vous faire plaisir ensemble. Cela fonctionne bien aussi avec les ados, même s’ils peuvent se montrer réticents au début.
Les mots, la parole sont des vecteurs éminemment puissants pour passer des messages, mais leur répétition, notamment chez un enfant HPI pourrait avoir une valeur contre-productive. Les enfants s’engagent alors dans une négociation sempiternelle qui finit toujours par des hurlements et une régulation très difficile à obtenir.
Je suis également surprise de voir combien certains parents comprenant l’éducation positive comme un gage de parole et d’explication sans fin conduisent sans s’en rendre compte à « noyer » littéralement leur enfant dans ce bain de parole devenu, oh combien, envahissant.
A l’occasion d’une foire écologique en Alsace, une maman voulait absolument appliquer les préceptes de l’éducation positive, attendant de son enfant, âgé de 4 ans, qu’il soit en capacité de s’autoréguler seul et de dépasser sa frustration de ne pouvoir repartir avec un livre sur un stand. Sa maman ne faisait que de l’inonder de mots explicatifs à sa décision sans poser de cadre, l’amplification de la crise s’autoalimentant à mesure. Or, l’enfant se décomposait et semblait ressentir paradoxalement un manque d’écoute. J’assistais à une véritable une dys-régulation, désorganisation psychique.
Voici la raison pour laquelle la parole doit avoir une valeur communicationnelle, éducative tenant compte de la spécificité de l’enfant et de ses besoins (rituels, cadre et posture concrète). Votre enfant a besoin de vous, aidez le à se réguler.
A l’occasion de temps en relation duale, rappelez à votre enfant les valeurs, les règles et la place de chacun en expliquant que parfois l’équidistance sera possible (penser ensemble, décider ensemble…), et d’autres fois, l’enfant devra accepter la hiérarchie (l’absence de négociation), car le cadre posé autour de lui est aménagé pour son bien. L’écoute et l’acceptation de ces messages, cette collaboration familiale ne sera possible qu’à la condition d’un contrat de confiance clair et fort entre chaque membre.
Pour finir, même si votre enfant « fonctionne » plus vite que la moyenne, il reste un enfant, gardez toujours à l’esprit que votre enfant HPI a besoin de contenance, de bienveillance, de limites, de verbalisation et de mise en sens de ces limites, d’être écouté et entendu, d’être responsabilisé et encouragé à devenir autonome affectivement le plus rapidement possible. Cela demeure un processus évolutif dans le temps.
Eduquer un enfant HPI nécessite qu’il occupe une place responsable pour sa vie, et ce dès le plus jeune âge, tout en adaptant le contenu, la forme comportementale et verbale. Restez vigilant à maintenir la communication, même en situation de conflit, et restez proche de votre enfant afin que le lien de confiance et le sentiment d’unité familiale soit absolu.
Cette question apparait d’autant plus fondamentale pour aider votre enfant à se sentir mieux en société et à adopter les attitudes, les comportements attendus dans un système éminemment normatif et porteurs de préjugés, d’interprétations souvent hâtives à leur sujet. Tout d’abord au sein de son cercle familial mais aussi en lien avec les autres, les amis, les camarades et les adultes.