Bonjour,
Nous avons eu un parcours "classique" mais difficile en PMA de trois ans où nous sommes passés par 1 FIV IMSI, 2 FIV ICSI, 3 IUU, des cycles de 4 mois de Duphaston et enfin une FIV classique qui nous a donné pour finir une merveilleuse petite fille de 9 mois aujourd'hui. Le problème "venait" a priori de mon mari qui souffrait d'une tératospermie sévère qui s'est énormément améliorée suite à une opéation de varicocèle. Son dernier examen, notre fille avait 3 mois, a montré des résultats spermatiques tout à fait normaux. Il semblerait donc que notre problème d'infertilité soit résolue. Cependant, j'ai personnellement très mal vécu ces années de PMA. Notre couple s'en trouve fortifié aujourd'hui mais nous sommes passés par des phases très dures de remise en cause à la fois de notre couple, de nos amis et de notre vie professionnelle. Je me croyais "carrièriste", vouée à de hautes fonctions au sein de l'entreprise, mais tout ce parcours m'a dégoûté de mes ambitions et j'en ai perdu tout goût à vouloir forger une carrière. Nous avons décidé d'ailleurs avant de faire la dernière FIV décisive qui nous a permis de combler notre voeu le plus cher, à savoir devenir parents, de partir à l'étranger pour mettre de côté nos soucis et recommencer une nouvelle vie. Est-ce cela d'ailleurs qui a aidé la dernière FIV à marcher ? Nous ne le saurons jamais. J'ai tant entendu le rôle décisif du psychologique pendant ces années de parcours du combattant !
Je vous écris aujourd'hui car il semble que ce parcours PMA m'ait laissé une trace indélébile et est presque devenu un traumatisme, alors même que l'issue en est heureuse ! Il m'est impossible d'en parler sans avoir les larmes aux yeux ou la voix qui tremble. Il semble que toutes les émotions rejaillissent dès qu'on évoque devant moi ces années, certes difficiles mais qui ont néanmoins été marquées de certaines joies (nouvelle vie à l'étranger, vacances encore en amoureux etc.). Tout n'a pas été noir pendant ces années, loin de là ! Et pourtant, malgré la joie que m'apporte ma fille et mon couple, je n'arrive pas à dépasser ce stade de "je n'ai pas procréé naturellement, je n'y arriverai sans doute jamais". Je n'arrive toujours pas à accepté le fait d'avoir eu un enfant par FIV et j'ai même peur du futur. Je n'ai pas repris la pillule depuis la naissance de ma fille, je l'ai allaitée 4 mois1/2 et nous essayons dès lors de lui faire un petit-frère ou une petite soeur, sans pour autant nous précipiter. Pourtant, je vis encore les cycles qui recommencent comme des échecs car j'ai le secret espoir qu'avec les nouveaux résultats de mon mari, nous obtenions un bébé "naturellement". Par conséquent, j'ai l'impression que le psychologique me joue encore des tours, tout est là pour que ca fonctionne, nous avons 30 ans tous les deux, encore jeunes, plus aucune cause explicite d'infertilité et je n'arrive pas à me détacher de mon passé. L'arrivée de mes règles est encore vécu comme un échec, comme avant la naissance de ma fille. Que puis-je faire pour dépasser ce stade ? Est-ce normal ? Ce "traumatisme" de la PMA pourrait-il expliquer le fait que je n'arrive pas à tomber enceinte naturellement alors même que le pic de fécondité d'une femme se situe dans l'année suivant un accouchement ?
Merci pour votre site.
Article 2 : Eduquer son enfant HPI : mode d’emploi
Première idée fondamentale : l’enfant HPI ne naît pas avec un mode d’emploi, pas plus que tout autre enfant d’ailleurs, mais avec lui ce sera probablement un peu plus complexe et demandera encore plus de bon sens et de cohérence, une communication juste et à bonne distance, des réajustements quotidiens, des rituels et de la pugnacité.
Désolée de vous répondre si tardivement...
Je ne crois pas que tout soit psychologique. Plus vous le pensez, plus le sentiment de culpabilité vous accable et vous empêche de vivre votre vie. Pour autant, la culpabilité est véritablement desvastatrice et dessert toujours les personnes.
S'il est vrai qu'une femme est conçue originellement pour enfanter, lorsque cela ne se passe pas naturellement il est de coutume de retourner cette injustice contre soi même.
Je crois que ce qui est important à travailler et à soulager en vous surtout relève de la question du devenir mère, du droit à devenir mère et de l'écho que cela a sans doute produit en vous face à ce parcours du combattant.
Le traumatisme est très certainement rattaché à la maternité du fait de votre expérience de PMA et en reste teintée. Si un échange psychothérapeutique ne vous soulage pas, je vous conseillerai conjointement les EMDR, techniques qui fonctionnent bien en cas de trauma psychique.
Je reste à votre disposition.
Céline Lemesle, Psychologue