L'enfant de ce livre se demande ce qu'il se passerait s'il mangeait sa soupe. Probablement, qu'il grandirait, grandirait, grandirait... puisqu'on lui répète sans cesse qu'il faut bien la manger pour grandir ! Et après? Après il ne serait plus jamais obligé de manger de la soupe !... Mais... il serait obligé de baisser la tête pour passer les portes, il serait obligé d'aller au milieu de l'océan pour plonger sans se cogner... Alors ? Est-ce vraiment une bonne idée de manger sa soupe ? Un livre pour tous les enfants à court d'idées pour échapper à leur assiette! Les illustrations très tendres sont réalisées avec une économie de couleurs qui met en avant leur côté très graphique. J’utilise ce livre en psychothérapie de l’enfant pour prendre le contre-pied des injonctions parentales et permettre ainsi à l’enfant d’évoquer ce qui le gène véritablement dans le fait de manger. Cela donne accès aux aversions réelles de l’enfant vis-à-vis de l’alimentation, qui se différencie de l’opposition/refus de se nourrir, mettant en relief le mode relationnel parent/enfant dans sa valence dépendance/autonomie. J’en profite à ce titre pour dire aux parents qu’outre des questions d’ordres médicales ou organiques, faire des expériences culinaires (dans la boulimie, ou la restriction, dans la mixité des saveurs, tout comme dans la sélection) sont des phases nécessaires, ponctuelles et ordinaires de l’enfant qui capte à ce moment-là les peurs, appréhensions et intensions parentales. L’attitude parentale distanciée sur ces sujets fera alors toute la différence et permettra de faire céder bien rapidement cette nouvelle préoccupation.
