Des triangles de toutes les couleurs évoquent le costume d’Arlequin. Ces motifs se métamorphosent en une couverture, une sorcière, un monstre, un brigand, etc. A la nuit tombée, l’auteur entraîne le lecteur dans les peurs et angoisses enfantines. Un simple bruit déclenche l’imaginaire de l’enfant, décrivant ce qui pourrait surgir. Mais peu à peu, les représentations terrifiantes basculent du côté de l’absurde et de la rêverie, laissant l’enfant endormi et apaisé. Sur fond noir, les triangles de couleur n’en deviennent que plus réjouissants et transforment les peurs en de joyeuses illustrations. La construction du récit, subtile, permet de suivre progressivement et intimement, les émotions de l’enfant, l’invitant à prendre confiance en lui, mais aussi à exprimer ses représentations fantasques pour mieux faire taire ses inquiétudes. Cet album est une véritable ode à la fonction fantasmatique de l’inconscient car « Ce qui effraie n’existe nulle par ailleurs, que dans les yeux de celui qui a peur… ».