Bonjour,
J’ai un souci depuis environ 2 semaines, je n’ai pris conscience suite à une simple phrase de mes parents lors d’une discussion sur la transmission intergénérationnelle.
Cette phrase était la suivante : « maintenant c’est à toi de transmettre le patrimoine (attention ce n’est pas un patrimoine de millionnaire….) et faire ce qu’il faut après du notaire…»
Mon souci est que depuis je ne fais que penser à la mort, est-ce que je serai capable de vivre sans mes parents et surtout est-ce que mes propres enfants seront armés pour vivre dans ce monde….
J’ai pris de pleine face le fait que la situation actuelle (qui est confortable) n’est pas figée et quelle va évoluée.
Je suis à plat et je n’arrive pas à retrouver de nouveau de l’énergie, j’ai même des idées noires…
Pouvez-vous m’aider
Merci
Le fantasme d’éternité est prévalant enfant, à l’adolescence cette prise de conscience intervient pour la première fois et génère parfois des questions existentielles plus ou moins profondes, puis se referment à l’âge Adulte pour être de nouveau questionnée à l’occasion d’événements de vie douloureux et plus particulièrement à la « mi-vie ».
L’homme a besoin de mettre du sens à sa vie. La mortalité et sa prise de conscience traduisent une angoisse bien normale et nécessaire à la mise en œuvre de projets. C’est cela même qui pousse les personnes à tenter un chemin, à le baliser avec plus d’interet et d’ardeur.
Car le temps nous est compté et c’est ce qui lui confère toute sa valeur.
Vos parents ont conscience de cette loi immuable et en vous parlant ainsi ils vous transmettent toute la confiance qu’ils ont en vous. Cela leur permet aussi probablement de se rassurer en vous en parlant.
Chaque personne doit mener le chemin qui lui fait sens et pas nécessairement celui qui conviendrait à ses parents. La pression que vous pouvez sentir en ces paroles n’a probablement pas cette intention pour autant. J’y vois davantage les traces d’une sagesse qu'ils Souhaitent vous transmettre.
Certains philosophes ont longuement disserté au sujet de la question suivante : faut il préférer le bonheur à la vérité?
Mon travail de thérapeute me conduit aujourd’hui à penser que s’il est difficile de faire face avec lucidité à la vérité de ce que nous sommes et faisons, c’est peut être pour autant la seule issue favorable au mieux être.
Se connaître soi même donne assurément une plus grande autonomie affective et liberté dans ses choix. Cela permet également d’affronter plus sereinement les épreuves de vie et d’assumer ce que nous sommes vraiment.
Bien à vous
Céline Lemesle, Psychologue