Bonjour,
je viens vous faire part d une situation sûrement fréquente mais où il y a de la souffrance, pour savoir comment me positionner au mieux et accompagner mon enfant.
mon fils est en Cm2 et nous venons de voir les listes de classe. Il est en double niveau avec aucun amis. Tous ses amis et relations sont dans l autre classe de CM2 avec la super maîtresse qu il voulait avoir.
Il a déjà eu une année difficile l année dernière (avec la même maîtresse pas super 2 ans de suite ).
Ses 3 ou 4 meilleurs copains sont donc tous dans la super classe avec la super maîtresse et même ses relations.
nous allons demander un rdv pour dire la chose mais je pense que rien ne changera. (Il s agit d une nouvelle directrice)
comment l accompagner au mieux? Nous sommes nous meme parents en colère avec un fort sentiment d Injustice et de gâchis. (Il y a peu de garçons de Cm2 dans la classe, cela semble évident de s assurer que les enfants ne se retrouve pas isolé relationnellement!)
Nous lui avons dit que nous continuerons à inviter les copains.
quelle attitude adopter ?
Merci de vos idées et de votre aide
cordialement
lena
Merci pour votre message.
Oui cette situation est arrivée à plusieurs de mes petits patients en cette rentrée scolaire.
Il est bien entendu que la façon dont se passe la rentrée conditionne nécessairement un peu l’humeur des enfants et des parents.
Ce n’est en effet pas très heureux pour votre fils, ni pour vous. Nous voudrions toujours le meilleur pour nos enfants.
Il me paraît toutefois essentiel de ne pas trop en «rajouter émotionnellement » auprès de lui, car votre colère et sentiment d’injustice viennent probablement augmenter son stress et/ou tristesse.
En effet, votre fils va être dans cette classe tous les jours. Il convient donc de mettre en avant ses capacités de résilience et d’expliquer que la vie est parfois un peu plus dure à certaines périodes de notre vie, et l’on survit quand même ;-) !!!!
Mais le plus important est de l’aider à percevoir et souligner auprès de lui toutes les réussites qui furent les siennes par le passé, de façon à ce qu’il retrouve de la confiance en lui et qu’il interrompt le cercle négatif du sentiment d’échec et d’impuissance.
Souvenez vous ensemble de la façon dont il se débrouille pour faire des amitiés, pour faire sourire les adultes, pour se montrer sous un jour sympathique avec autrui, ses qualités accademiques, relationnelles … et puis c’est toujours l’opportunité de découvrir de nouvelles personnalités lorsque l’on est séparé de son groupe d’amis.
Vous pourrez également lui dire que l’année prochaine, la redistribution des cartes se fera également pour tous les autres, il aura donc pris une longueur d’avance en compétence sociale et tirera alors son épingle du jeu ;-)
Dans tous les cas, activer la résilience auprès de votre fils me semble être la position la plus sage et la plus réparatrice pour lui. Lorsque l’on apprend à tourner notre regard vers un verre devenu à moitié plein, les situations s’embellissent d’elle même.
Être davantage en relation avec les petites filles de la classe, plutôt qu’avec ses anciens copains, peut aussi lui permettre de découvrir en lui de nouvelles façons d’être en lien. Il existe souvent des chicaneries entre les filles, pourquoi ne deviendrait il pas médiateur?
Un nouveau challenge peut s’ouvrir à lui, devenir délégué de classe ! S’occuper du bien être des autres, cela renforce l’estime de soi et la mise en action de son propre projet est fédérateur de mieux être.
Quant à la maîtresse, réfléchissez ensemble à ce qui est important pour elle afin d’orienter les comportements de façon favorable à ses yeux, et observez ensemble les besoins que votre fils ressent sur le plan de la relation scolaire.
Parfois nous nous imaginons des besoins chez nos enfants, qui ne sont que la projection des nôtres propres.
La colère et l’injustice ressenties sont peut être aussi empruntes de traumatismes scolaires qui vous sont personnels et qui se voient réactivés en lien avec votre enfant.
Au final, la seule option possible dans cette situation, et pour calmer tout ceci, réside dans la possibilité d’activer chez votre enfant un sentiment de compétence et de confiance en lui.
Bien à vous
Céline Lemesle, Psychologue